Cette année, la Semaine de la Qualité de Vie au Travail a pour thème “En quête de sens au travail”. Cette fameuse quête de sens au travail ! Peut-être LA notion la plus commentée ces derniers mois. D’après une étude de l’Apec, 94 % des cadres jugent important d’exercer un métier qui a du sens. 

Un sujet difficile à appréhender, mais il joue un rôle déterminant dans l’évolution des projets professionnels de tout à chacun. C’est l’une des motivations des collaborateur·trice·s qui leur permet de se sentir bien et épanoui afin d’envisager des évolutions de carrière.

Déjà qu’est-ce que c’est que ce “sens au travail” ?

Le mot « sens » se définit comme une « raison d’être, une valeur, une finalité de quelque chose, ce qui le justifie et l’explique ». Au travail, le “sens” serait alors la raison d’être de notre métier, de nos tâches accomplies ou à accomplir, la valeur de ce qu’il représente pour nous, le but, les objectifs, la finalité de ce que nous faisons, et le pourquoi nous le faisons. 

Finalement, c’est ce qui nous permet d’atteindre nos objectifs professionnels ou sociaux, c’est en lien étroit avec nos valeurs, notre motivation, notre bonheur ou notre bien-être au travail. 

En entreprise, chacun va avoir ses propres valeurs, aspirations, objectifs, … Ainsi le sens des uns n’est pas forcément le sens des autres. On ne recherche pas tous la même chose dans le travail. Et heureusement ! 

La parabole du tailleur de pierre illustre bien la variabilité du sens du travail en fonction de chacun. A la question, “Que faites-vous ?”

Le sens au travail, plus qu’un enjeu individuel ?

D’après une étude réalisée par Deloitte-Viadeo, les conditions les plus fréquemment citées sont les valeurs, l’éthique, l’utilité du travail, la compréhension de ce qu’on fait, et le sentiment de faire partie d’un projet plus grand que soi.

Les éléments qui influent sur le sens sont, selon les sondés : l’activité au quotidien (29%), la valeur de l’organisation (26%), le travail en équipe (26%), l’apprentissage de nouvelles connaissances (16%), la reconnaissance (14%), le métier (12%), le secteur d’activité (5%), et le produit (2%).

Donc en entreprise, ce qui est créateur de sens sont principalement :

  • Les conditions de travail
  • Les relations au travail
  • La faisabilité de l’activité
  • Le métier
  • La qualité du management
  • La reconnaissance 
  • La stratégie de l’entreprise 
  • La culture et l’image de l’entreprise 

Finalement pas de sens sans cohérence ! Les valeurs de chacun ne peuvent pas être en confrontation totale avec les valeurs de l’entreprise. Aujourd’hui, nous cherchons à être utile tout en gagnant sa vie et en s’affirmant socialement. Avec l’arrivée des nouvelles générations, nous nous exprimons plus ouvertement sur notre métier, nos attentes, les questions environnementales ou sociétales. Ces nouvelles générations se veulent porteuses d’espoir dans un monde confronté à de nouveaux défis chaque jour et de tout ordre (épidémie, guerre, crise économique, changement climatique, …). Ainsi cette quête de sens devient un enjeu majeur et qui fait partie intégrante de nos aspirations.

Est-ce si important de donner du sens à notre travail ?

Deux nouveaux termes sont devenus “à la mode” ces derniers temps : bullshit job et brown-out. Ce sont deux situations assez désagréables et source de mal-être en entreprise.

Le brown-out résulte d’une baisse d’engagement des collaborateurs à cause d’une perte de sens au travail, d’un manque de compréhension du pourquoi de leurs tâches et d’une absence de vision sur la finalité de leurs missions. Dans ce cas-là, les personnes travaillent sans se préoccuper réellement de la qualité de leur travail et démissionnent mentalement de leur poste. 

Ce sentiment de désengagement peut se traduire par une baisse d’attention, une dégradation des relations au travail (isolement, agressivité, cynisme…), une remise en question à la fois professionnelle et personnelle, une profonde dépréciation de soi et de son travail, des insomnies, un état d’angoisse voire de dépression, des arrêts de travail répétés, …

Le brown-out est souvent évoqué en lien avec les bullshit jobs (littéralement : “jobs à la con” !). Ce sont des emplois sans grand intérêt qui demandent d’exécuter des tâches inutiles ou vides de sens, pour répondre à des objectifs déconnectés de la réalité. L’exemple le plus connu reste celui de l’économiste Keynes qui proposait de faire creuser des trous et de les reboucher pour faire travailler des chômeurs. 

Le point commun de ces deux termes, c’est la perte de sens ! 

Alors comment ne pas perdre son sens ?

Il est important de régulièrement se poser des questions et de se recentrer sur ce qui est essentiel pour nous et pour notre travail. L’un des outils que je veux vous présenter aujourd’hui, c’est l’Ikigai. 

Ikigai est un terme japonais composé des éléments « iki » signifiant « vie » et « gai », « valeur », soit “la valeur de la vie”. En fait, ce terme englobe tout ce qui nous permet de continuer notre chemin, notre “raison d’être”, notre raison de se lever chaque matin. Ainsi chacun aura son propre ikigai en fonction de ses valeurs, passions, convictions, aptitudes, … Ça nous rend aussi unique, et en constante évolution tout au long de notre vie.

La démarche s’articule autour de 4 grandes questions pour trouver un équilibre, un sens : 

  • Qu’est-ce que j’aime ?
  • Dans quel domaine suis-je doué ?
  • Quelle activité pourrait m’apporter une rémunération ?
  • De quoi le monde a-t-il besoin et comment pourrais-je contribuer ?

 

Pour aller un peu plus loin, vous pouvez réfléchir un peu à ces quelques points :

1) Lister ce que l’on aime faire

  • ce qui nous rend heureux, ce qui nous donne le sourire, nous remplit d’énergie positive dans mon métier
  • ce que nous aimons faire, ce pour quoi nous ne comptons pas nos heures,
  • ce qui nous procure du plaisir, nous fait oublier le temps qui passe au travail
  • ce qui nous inspire, nous exalte, nous fait vibrer, nos rêves non accomplis,
  • ce qui est important à nos yeux, que nous prenons soin à réaliser au travail

Il peut s’agir d’activités que nous avons déjà réalisées par le passé, que nous faisons actuellement ou bien que nous rêverions de faire.

2) Noter ce pour quoi nous sommes doués

  • ce que nous faisons sans avoir aucun doute sur nos capacités à le réaliser ou la qualité du résultat, pour lesquelles nous éprouvons une certaine légitimité,
  • ce que nous faisons bien naturellement, ce pour quoi nous avons un don, nos facilités,
  • ce qui nous rend talentueux, nos avantages par rapport aux autres faisant la même chose,
  • ce qui nous rend fiers de nous,
  • ce que nous entreprenons d’instinct, sans hésitations et de manière fluide,
  • ce que les autres nous rapportent fréquemment comme étant un réel talent de notre part,
  • les tâches que l’on nous confie les yeux fermés.

Il peut également s’agir de qualités humaines – soft-skills – que nous possédons. Il est important de se baser sur des faits, des résultats concrets, des aptitudes reconnues. Se montrer objectif avec soi-même, mettre sa modestie de côté. 

3) Identifier ce qui pourrait une source de revenus

  • les compétences que nous pourrions mettre au service d’autrui et recevoir une rémunération,
  • les activités ou passions que nous pratiquons et qui pourraient nous rapporter de l’argent,
  • les connaissances que nous pourrions transmettre contre rémunération,

S’interroger ici sur la valeur de ses actions, missions, réalisations, tâches quotidiennes, ce qui fait notre richesse.

4) Trouver ce dont le monde a besoin et comment nous pouvons contribuer

  •  ce dont nos futurs clients potentiels ont besoin et ce que nous pouvons leur apporter,
  •  ce que nous souhaitons apporter à notre entourage, notre entreprise, notre pays…
  •  ce à quoi nous aimerions contribuer,
  •  l’empreinte que nous souhaiterions laisser.

L’idée est de trouver comment nous pourrions contribuer à rendre le monde meilleur !

Le sens au travail est à la fois une démarche d’entreprise à travers le management, les missions confiées, l’écoute du besoin, les relations avec les collègues mais c’est également  une démarche personnelle d’introspection et une volonté de donner du sens à son métier. 

Avec ces quelques axes de réflexions, j’espère que cet article aura été utile. N’oubliez pas, chez Atol CD, vos managers, les membres du CSE et toute l’équipe RH restent à votre disposition si vous avez des questions ou si vous souhaitez échanger sur le sujet !