Les Risques Psycho-Sociaux (ou RPS) sont depuis longtemps pris en compte comme risques professionnels par les entreprises. Cependant, le contexte socio-économique mondial depuis quelques années n’a fait qu’augmenter l’apparition des RPS. En effet, la crise sanitaire liée au virus de la covid-19, l’isolement engendré par du télétravail généralisé, le chômage partiel, le climat géopolitique sous tension depuis le début de la guerre en Ukraine, les conditions climatiques qui ne vont pas en s’améliorant … sont en partie responsable d’une atmosphère anxiogène qui nous étouffe à la maison et au travail, renforçant ainsi les facteurs à l’origine des RPS.

Les RPS en quelques chiffres

https://www.inrs.fr/risques/psychosociaux/ce-qu-il-faut-retenir.html

Définition

Les Risques Psycho-Sociaux correspondent à des situations de travail où sont présents, combinés ou non : 

  • du stress, c’est-à-dire un déséquilibre entre la perception qu’une personne a des contraintes de son environnement de travail et la perception qu’elle a de ses propres ressources pour y faire face.
  • des violences internes commises au sein de l’entreprise par des collaborateurs comme des situations de harcèlement moral, sexuel, ou des conflits exacerbés.
  • Des violences externes commises sur des collaborateurs comme des menaces, des insultes ou des agressions.

Les conséquences des RPS ne sont pas à minimiser, elles traduisent une fatigue physique et mentale sous la forme de Troubles Musculo-Squelettiques, d’anxiété chronique, de dépression, de maladie cardio-vasculaires, de burn-out et dans les cas les plus extrêmes, peuvent conduire à des tentatives de suicide. 

Pour mieux prévenir les RPS, il est important de connaître les principaux facteurs de risques. L’intensité et un temps de travail excessif peuvent exercer une pression sur le collaborateur surtout dans les métiers à fortes exigences émotionnelles, c’est-à-dire des métiers qui impliquent de constamment cacher ses émotions (exemple : il faut toujours sourire quand on est dans la restauration). De plus, l’environnement joue également sur les facteurs de risques. Ainsi, un sentiment d’insécurité de la situation de travail, des rapports sociaux dégradés ou des conflits de valeurs, un manque de confiance de la part de la hiérarchie, l’absence de retours sur son travail … viennent se cumuler à tous les facteurs de risques comme présenté ci-dessous.

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Souvent, ces facteurs de risques sont imbriqués, et entraînent le collaborateur dans une spirale négative. Les facteurs de risques augmentent les situations stressantes, ces dernières vont faire émerger des comportements violents au sein des salariés, ce qui va dégrader le climat social dans l’entreprise, accentuant le stress que peuvent ressentir les collaborateurs, et ainsi de suite.

Les RPS doivent être pris en compte comme les autres risques professionnels. En effet, tous les salariés, quel que soit leur positionnement hiérarchique, leur sexe, leur âge ou leur métier, peuvent être exposés à des RPS. Ce sont des risques qui peuvent être induits par l’activité elle-même ou générés par l’organisation et les relations de travail. De ce fait, et par l’obligation de sécurité qui incombe à l’employeur, les RPS doivent être évalués et des mesures doivent être mises en place pour prévenir et protéger la santé physique et mentale de tous les collaborateurs. Au sein d’Atol CD, ces risques sont déterminés et évalués chaque année à travers le Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels.

Des signes qui alertent

Il est de notre responsabilité à tous de connaître les signes qui peuvent être à l’origine de RPS. Souvent, la personne victime de RPS ne va pas détecter ces signes, ou du moins elle va les minimiser. Il est donc important de réagir rapidement lorsqu’on remarque ces signes émerger dans une situation de travail.

En général, les premiers symptômes se traduisent par une modification du comportement de l’individu. Le collaborateur aura tendance à être plus irritable qu’à son habitude, à rentrer souvent en conflit avec ses collègues, voire à être agressif. De même, il va avoir tendance à se replier sur soi, à montrer des difficultés de concentration là où il n’en avait pas habituellement.

Physiquement, une personne victime de RPS aura tendance à éprouver régulièrement des maux de tête, des douleurs musculaires dues au stress, une fatigue répétitive, cause d’insomnies régulières mais aussi un essoufflement et une perte de tonicité. Les RPS peuvent également faire apparaître des troubles de l’addiction comme la prise excessive et inhabituelle de tabac, café, alcool, drogues …

Tous ces signes, parfois cumulés, peuvent être des indicateurs que la personne est victime de RPS. Il ne faut minimiser aucun de ces changements de comportements, et en parler rapidement aux personnes qui peuvent l’accompagner et l’aider si besoin. 

Mais vers qui se tourner ?

Quand des personnes présentent plusieurs signes de RPS, ou à titre personnel si nous sentons que nous sommes en train de perdre pied, il est important de pouvoir se diriger vers les bonnes personnes pour accompagner le collaborateur.

  • Nos collègues : dans les relations de travail, nos collègues directs sont souvent également les plus proches pour détecter un comportement inhabituel. En discuter avec nos collègues permet de faire remonter l’information, par exemple aux managers.
  • Le manager : Les managers sont à l’écoute des membres de leur équipe, et seront toujours là pour vous accompagner si vous présentez des RPS. Ils peuvent également prendre des dispositions dans l’organisation du travail pour aider à diminuer cette charge mentale. En cas de RPS avérés, les managers peuvent alerter le service des Ressources Humaines.
  • Le service Ressources Humaines : l’équipe RH est toujours disponible pour vous écouter, vous conseiller et pour prendre un rendez-vous avec la médecine du travail afin d’avoir un suivi médical.
  • Le médecin du travail : il joue plusieurs rôles très importants. De manière individuelle, il est là pour vous  écouter, vous accompagner en trouvant des pistes d’améliorations individuelles et collectives, et peut vous aiguiller vers d’autres professionnels pour une prise en charge adaptée selon les cas (psychologue du travail, psychiatre, etc …). De plus, il va faire un retour à l’entreprise dans le respect du secret professionnel, et va aider l’employeur à l’identification et à l’évaluation des RPS. Il peut également mettre en place un projet de sensibilisation et donner des conseils sur l’organisation du travail pour un meilleur retour du collaborateur dans l’entreprise.
  • Vos proches : ils sont souvent vos confidents sur le plan personnel, et peuvent vous écouter avec plus de recul sur la situation, tout en vous accompagnant dans les démarches nécessaires à votre rétablissement. De manière générale, avoir une relation saine avec sa famille, ses amis, etc … est un facteur de protection qui peut prévenir l’apparition de RPS.

Pour conclure, pensez à prendre soin de vous, et à trouver des activités qui vous permettent de décompresser et de prendre du recul sur votre vie professionnelle. Le sport, la méditation, la musique, les sorties entre amis … peu importe tant que vous pouvez récupérer de bonnes énergies pour votre santé mentale. N’hésitez pas à prendre du repos, ou à poser vos jours de congés pour vous ressourcer durant plusieurs jours consécutifs. Enfin, la communication est primordiale dans ces situations, et il est important de ne pas s’isoler socialement et de conserver les liens du dialogue avec les personnes qui peuvent nous aider en cas de moments difficiles.