J’avais dernièrement regretté pour les conclusions d’un atelier sur l’open data, la mise en avant de la fracture numérique appuyée par la présence d’élus à l’Atelier. Non que cette problématique ne soit pas importante, mais parce que les angles de vue peuvent être restrictifs. J’ai même déjà entendu dans d’autres contextes, cette même fracture évoquée comme un frein au développement de nos entreprises du numérique. Comme indiqué dans le premier billet, cette fracture n’empêche pas d’autres acteurs de se développer et ne doit pas être traitée sous ce seul angle.

Les élus concernés s’inquiètent à juste titre : la population des villages ruraux, trop éloignés des zones urbaines, désertent la campagne pour les agglomérations ou leur proximité. Ils voient dans les difficultés d’accès à internet une raison de plus de le faire. (il ne faut d’ailleurs pas oublier lorsqu’on parle de ces accès d’évoquer les contenus et services de plus en plus utilisés via les terminaux mobiles)

Mais ce n’est peut être pas la seule raison de leur attirance pour ces zones urbaines qui étendent sans cesse leurs territoires. Disposer d’un accès à un internet haut débit inversera t-il la tendance ? Faut il ainsi continuer à investir dans des infrastructures coûteuses pour équiper une population qui sera de moins en moins nombreuse ? Certainement oui.

La baisse de population dans certaines zones rurales s’accompagne d’une réduction des services disponibles : santé, culture, éducation… ou inversement l’absence de ces services sont des facteurs de cette désertification, de même que l’éloignement de son travail. Or le numérique apporte justement des alternatives : la télémédecine,  le développement du télétravail, l’accès à la culture… jusqu’à de nouveaux modes de production avec l’impression 3D et la capacité de re-développer une industrie agile axée sur de multiples petites unités de production. Reste l’éducation. Au delà du collège, les études supérieures sont enseignées dans les agglomérations. Mais quand les projections annoncent que les personnes qui en sortent désormais, exerceront un métier qui n’existe pas encore et qu’on décrit la génération Z comme avide de formation continue, réticente à l’enseignement de cours magistraux trop longs… le numérique peut là encore proposer des alternatives (comme avec les MOOC).

Il existe de vraies opportunités à recoloniser nos campagnes à condition d’y associer du lien social : besoins de moments de partage, d’écoute…(je vais finir par tourner Georges Frêche avec son mix sport culture et économie)

Reste à analyser l’impact démographique et le vieillissement de la population sur ces potentialités et dans quels délais ces changements sont réalistes (moins d’université demain, reconnaissance de l’auto formation…).

Et le télétravail dans tout ça…L’objet d’un prochain billet 🙂