# Sortie des versions 6.4 (LTS) et 7.0 de Symfony

par Valentin Fayard

La seule différence entre ces 2 versions est que la version majeure 7.0 est débarrassée des fonctionnalités dépréciées encore présentes dans la version Long-Term Support.

Les principales nouveautés de ces versions donc : 

  • Composant Scheduler, qui déclenche et envoie des messages selon un calendrier prédéfini
  • Capacité à concevoir ses propres Webhooks et répondre aux événements distants
  • Composant Clock, qui permet de tester du code soumis à des contraintes de temps
  • AssetMapper, un composant qui est une fine couche aidant à servir les fichier JS et CSS directement dans le navigateur, sans passer par un bundler (coucou Webpack)
  • L’outil de développement Profiler prend maintenant en charge les commandes de la console Symfony, via l’ajout de l’option –profile

À noter tout de même que pour pouvoir utiliser Symfony 7, il faut impérativement  passer à la version 8.2 de PHP, tandis que la version 6.4 supporte toujours la version 8.1 du langage.

Bien que Nicolas Grekas (un des principaux contributeurs de la Core Team Symfony) nous affirme que la version 7 de Symfony est stable et que tous les projets devraient effectuer la migration le plus rapidement possible, l’expérience a pu apprendre à certains qu’il vallait mieux attendre quelques versions correctives avant de basculer sur une version majeure …

# Feuille de route GeoServer pour 2024

par Xavier Calland

L’équipe aux commandes de GeoServer a fait part en ce début d’année de leur feuille de route pour l’année 2024.

Pour rappel, GeoServer est un serveur cartographique open source écrit en java tout particulièrement apprécié chez Atol CD.

Pour l’année 2024, Le focus est mis sur le socle du logiciel avec des gros changements sous le capot :

  • Migration à Java 17 et Jakarta EE
  • Migration à la version 6 de Spring Framework et Spring Security
  • Remplacement de JAI-EXT par ImageN 1.0

La mise à jour de Spring Security entraîne la suppression du plugin spring-security-oauth (les fonctionnalités sont maintenant intégrées dans Spring Security).

Cela va amener des changements dans la prise en charge d’OAuth2/OpenID Connect dans GeoServer. Affaire à suivre pour voir les impacts notamment sur l’intégration avec Keycloak.

# L’intelligence artificielle n’existe pas

par Xavier Calland 

Au détour de divers flux de veille technologique, je suis tombé sur une conférence donnée par Luc Julia dans le discours d’introduction de la conférence « IA & éducation », organisée par France Université Numérique.

Pour donner un peu de contexte, Luc Julia […] est un ingénieur et informaticien franco-américain, spécialisé dans l’intelligence artificielle. Il est l’un des concepteurs de l’assistant vocal Siri. Ancien vice-président de Samsung chargé de l’innovation (2012-2021) […] (source Wikipedia).

La présentation est très intéressante et explique assez clairement les bases sur ce qu’on appelle intelligence artificielle.

En cette période où il y a un fantasme assez important autour de l’IA, c’est plutôt une bonne chose.

Quelques points qu’on peut retenir : 

  • Le terme « Intelligence Artificielle » est malheureux, il serait plus juste de parler d' »Intelligence Augmentée », un outil qui augmente notre capacité de création.
  • Le terme « IA générative » est bien trouvé, on ne parle pas d' »IA créative ». L’IA générative ne crée rien.
  • L’IA est un outil, elle peut nous aider à être plus efficace, remplacer des tâches rébarbatives, etc.
  • l’IA n’est pas une boîte noire, même si le contenu de cette boîte n’est pas facilement compréhensible pour tous.
  • La force et la faiblesse de l’IA sont les données. Il faut de gros volumes de données pour l’apprentissage, faut-il encore avoir des données de bonne qualité. Ce qui est difficilement vérifiable (voire impossible) sur des très gros volumes.

On appréciera ou non la posture de Luc Julia et son discours très tranché.

En ce qui me concerne, je retiens aussi le message « Réfléchir, se renseigner, avoir l’esprit critique avant de croire tout et n’importe quoi » (cela s’applique aussi à ce talk et ces quelques lignes 😉).

# React Server Components : the Good, the Bad, and the Ugly

par Thomas Broyer 

Mayank, développeur web dont les principaux centres d’intérêts sont (c’est important pour la suite) le CSS, l’accessibilité, le progressive enhancement, et la suppression du JavaScript côté client, nous livre son expérience, à travers divers projets sur Next.js 13 et Next.js 14, des React Server Components.

Ce que j’en retiens, c’est que l’expérience de développement est globalement bonne, mais en fait guère éloignée de ce qu’on pourrait faire avec Fresh, ou même Remix ou Astro, et avec tellement d’implicites qu’il est facile de se tirer une balle dans le pied et se retrouver avec la quasi totalité du code exécutée côté client par mégarde (malgré le pre-rendering de la page initiale côté serveur) ; et malgré une exécution côté serveur, le coût côté client n’est loin d’être anodin (de la taille de React lui-même à la duplication du rendu entre HTML et “React Server Component Payload”).

Quelques morceaux choisis de sa conclusion : “React est un framework legacy créé pour résoudre des problèmes à l’échelle de Facebook, et par conséquence n’est pas adapté à la plupart des cas d’usages.” “Dans un monde rempli de frameworks modernes (Svelte, Solid, Preact, Qwik, Vue, Marko) qui n’ont pas la plupart de ces problèmes, React est effectivement une dette technique.”

Lee Robinson, un VP de Vercel (qui développe Next.js), s’est fendu d’une vidéo de près d’une heure à propos de cet article, mais passez votre chemin, il n’y a rien à en retirer.

# Ils nous ont quittés en 2023

par Thomas Broyer 

Chaque passage à une nouvelle année vient avec son lot de rétrospectives de l’année passée. Parmi celles-ci, j’ai trouvé que cet article sur 13 géants de l’informatique sur les épaules desquels on s’appuie sortait du lot : oui l’informatique est jeune, mais ses pionniers ne le sont plus vraiment et commencent à disparaître, notamment :

  • Abraham Lempel et Zacob Ziv auxquels on doit l’algorithme de compression Lempel-Ziv (plus tard amélioré avec Terry Welsh en LZW et connu pour son utilisation dans le format GIF, notamment parce qu’il est breveté, ce qui a conduit à la création du PNG),
  • Gordon Moore dont on retient surtout sa prédiction (connue sous le nom de Loi de Moore) de 1965 (mise à jour en 1975) sur la croissance du nombre de transistors sur un circuit intégré
  • Edward Fredkin, pionnier de l’intelligence artificielle qui avait créé le Fredkin Prize en 1980 pour récompenser quiconque pourrait créer un ordinateur capable de battre un grand maître d’échecs, il aura fallu attendre 17 ans avant que Deep Blue gagne contre Garry Kasparov
  • John Goodenough, qui a posé les bases de la RAM et des batteries rechargeables Lithium-Ion (pour lesquels il a reçu de nombreux prix, dont un Nobel)
  • John Warnock à qui on doit PostScript et le format PDF
  • Martin Goetz, le premier à avoir déposé un brevet sur un logiciel aux États Unis (et qui a regretté les dérives des implications d’un tel précédent)

J’ajouterai, au tournant de l’année, Niklaus Wirth, père du langage Pascal (entre autres) et à qui on doit également la Loi de Wirth : « les programmes ralentissent plus vite que le matériel n’accélère ».